Je commence ma journée par dire au revoir au copain de la couchsurfeuse que je ne reverrai pas. Déjà, le premier au revoir, je n’aime pas dire au revoir.
Une fois à l’école, je retourne dans la classe de 6e année pour découvrir une heure inscrite sur leur emploi du temps qui m’avait intriguée : « nous sommes des génies ». Ainsi après présentation de la journée, l’enseignante met en place le jeu qu’ils font tous les jeudis matins en première heure, un quizz de culture général en lien avec un grand jeu provincial « les génies en herbe ». Un jeu très apprécié par les jeunes, où les garçons gagneront à plate couture. Du calcul mental, au sport en passant par le français et les sciences, toutes les catégories y passent et chaque élève aura sa place devant les bippers. Je découvre une bonne ambiance et cohésion de classe. Atelier possible dû au fait des libertés, du temps et de la flexibilité du programme scolaire québécois. En tout cas, je note l’idée.
J’enchaîne avec une autre classe de 6e iClasse. Ils n’ont pas les Ipad entre les mains pour ce cours de maths, mais l’iClasse c’est aussi toute l’autonomie, l’esprit d’équipe et le travail pour soi qui sont les valeurs mêmes de cette classe. C’est aussi un conseil des ministres, des responsabilités à chacun, un professeur qui n’a pas forcément de bureau mais il se met au niveau des élèves, il se considère plus comme un guide plutôt qu’un maître, mais il met quand même en avant sa connaissance pour montrer qu’on peut lui faire confiance en affichant ses diplômes obtenus dans la classe, un peu comme un médecin ou un avocat. Ainsi une belle pédagogie que je suis bien content de pouvoir observer.
Après le repas avec les 1e année où ils ont pris conscience à leur grand regret que je partais bientôt, je vais jouer avec eux dehors. J’essaye de leur apprendre un jeu québécois pour faire une vidéo. Un peu dur d’obtenir ce que je veux, et tout le monde à chaque fois veut être le chat. Mais je passe encore un bon moment avec eux, des petits curieux de 2e année de la veille viennent me voir puisque je leur avais promis que je leur montrerai de l’argent des autres pays. J’ai encore le droit à leurs yeux tous ronds et à des « Whouaaaa !!! » Ils sont vraiment trop ces enfants.
L’après-midi, je reste avec les première année. Pendant le quart d’heure de lecture individuelle, j’aime les aider à lire, je me rends compte qu’ils ne font pas que simplement regarder les images mais ils lisent vraiment et comprennent bien. Je suis agréablement surpris et me rend compte que l’enseignant a réussi le pari de leur apprendre le plaisir de lire. Certains aiment bien qu’on découvre ensemble des choses et que je leur explique certains points de leur curiosité. Les pays et les voyages les fascinent beaucoup.
On passe à une activité d’écriture libre, là encore, je me rends compte que la méthode d’écriture est bonne puisque, comme la lecture, ils aiment écrire et n’ont pas peur d’écrire. Ils ne s’appuient pas forcement sur leur manuel mais plus sur une méthode de « Raconte-moi les sons », mis en place par une orthopédagogue de la province et mis en place dans cette école. Méthode intéressante que je note, elle a l’avantage de créer une belle autonomie dans les deux domaines.
Je rentre, et j’ai le plaisir de recevoir une carte de France de ma petite sœur qui était partie en Provence avec l’école, qu’est ce que ça fait plaisir. Ne jamais sous estimer le pouvoir de la carte postale. Un Skype de mon aimée, une bagarre de coussins avec le fils de la couchsurfeuse, un peu de cuisine, de travail et j’écris mes remerciements. A demain.
