Samedi 12 janvier : « it’s the good day ! »

Je me lève un peu plutôt pour filmer l’école endormie et les premières arrivées, le calme avant la tempête.

Puis je rejoins le bureau avec la ferme intention d’en sortir avec ma réservation. Ainsi, pendant que les élèves font leur test, moi je me mets à l’ordinateur et recommence ce qui n’a pas marché la veille. Aujourd’hui, c’est plus fluide, pour le paiement par carte, j’ai le choix entre quatre banques indiennes qui acceptent la « master card », je fais les quatre. Aucune n’accepte le paiement, je comprends avec la dernière qui me dit « pas de carte étrangère », que ce serait peut-être mieux avec une carte indienne. Père Brendan me rejoint et veut m’aider, je lui explique ma supposition et je vérifie sur internet, en effet, un site confirme que le site de réservation ne prend pas les « master card » étrangères. Père Brendan essaye de trouver une carte de crédit locale pour m’aider mais ici, ce n’est pas dans les habitudes. Personnes n’en a. J’essaie avec un autre site, mais je tombe sur un message d’erreur « vous n’êtes pas autorisé sur ce site entre 8h et 12h » il est 7h57, c’est très troublant. Père Brendan revient en me disant, que je vais retourner au bureau de réservation à Vasai avec son beau-frère qui vient me chercher. Ainsi, je rentre prendre mon petit-déjeuner et on vient me chercher pour que j’y aille. Père Brendan prend bien soin d’expliquer à mon accompagnateur les recommandations, ainsi que pour les lettres et le paquet.

On part en voiture, l’aller est plutôt silencieux, juste il me parle de notre dernière rencontre mais je ne m’en souviens plus, apparemment, j’ai visité sa maison. Il me parle de « chicken, hen et eggs », à oui, ça me revient d’un coup, c’est la fois où je n’avais pas compris le mot « hen » que je suis allé voir le poulailler et qu’on a mangé des œufs durs.

On arrive à la poste, il ne sait pas trop où s’adresser, il rentre dans l’arrière boutique là où les travailleurs sont en train de trier les courriers en même temps que de boire du thé. On passe une fois voir la personne au guichet, puis il m’explique un truc, puis on y retourne, on a les timbres pour les enveloppes. On se retrouve à coller tous les deux les cinq timbres qu’il y a besoin par enveloppe. Je commence à lécher le premier timbre mais est mis à la disposition de tout le monde une colle gluante où il faut tremper son doigt dedans pour coller les timbres. Je ne sais ce qui est le pire, j’aurai gardé ma langue. On y retourne et je paye.

Maintenant « mission paquet ». Il faut encore l’emballer pour être sûr qu’il ne soit pas ouvert pendant le voyage. Et pour ça, rien de plus normal que d’aller voir un tailleur. On passera juste avant acheter un tissu. Et le tailleur nous coudra avec sa machine un joli emballage en tissu, qu’il scellera avec une dernière couture à la main. Je ne peux pas faire plus original. On retourne à la poste. Il faut une adresse indienne, celle de l’archibishop fera l’affaire. Enfin, elle accepte le coli, je paie. On est resté 1 heure trente.

Maintenant, « mission ticket de train », on va au bureau de réservation, autant de monde qu’hier. On commence à faire la queue. Puis mon ami a une idée, il parle avec le gars qui est devant nous, il veut essayer de trouver une agence pour payer là bas. On demande à celui qui est devant de nous garder la place et on part.

On en profite avant pour prendre un goûter : un wadapao, et un lassi (un yaourt sucré) que je découvre, c’est ma foi, fort agréable. On trouve une agence toute près. Le vendeur, pépère, nous dit que le train en question est plein. Là, ça le fait moins, on discute, pas d’autre train possible pour être avant le départ d’avion, par bus c’est « inimaginablement » long, il ne me reste plus que l’avion, on regarde les prix, 6 fois plus cher. Ça défile dans ma tête, cool j’ai un jour de plus et je ferai tous les déplacements possibles à l’intérieur de l’Inde. En même temps je me dis la galère de trouver l’aéroport de Mumbai, de dépenser des sous et de ne pas avoir le choix. Mon ami me propose d’appeler père Brendan, ce qu’il fera, il lui expliquera la situation, père Brendan voudra parler au gars de l’agence, je sens que ça négocie pas mal. Finalement, sur les conseils de père Brendan, on quitte l’agence et on va voir ce qu’il en est vraiment au bureau de réservation.

On retrouve notre ami qui nous gardait notre place et il est juste devant le guichet à une personne près, on a évité trois-quarts d’heure d’attente. Au guichet, j’aurai mon billet … en attente. Mais je peux monter dans le train, c’est l’essentiel. On m’explique que beaucoup de personnes annulent leur billet au dernier moment et que les personnes en attente récupèrent leur place. Je ne m’inquiète pas. J’ai mon billet et je n’ai pas payé six fois plus cher, je suis content, soulagé. Merci pour tes conseils père Brendan.

Après, mon ami profite de sa présence à Vasai pour aller voir un docteur. Ça me fait visiter la ville et ce n’est pas trop long.

Je rentre enfin pour manger. Juste avant ma sieste, je veux rapporter les livres de contes indiens qu’on m’a prêtés gentiment pour que je les découvre. Au final, je reste parler une demi-heure avec le bibliothécaire, un homme très intéressant qui m’en raconte beaucoup sur la littérature indienne et les habitudes de lectures en Inde. Les livres sont majoritairement des histoires vraies écrites par des écrivains locaux. Il existe quelques auteurs très reconnus dans l’Inde, mais de toute façon, leur popularité a du mal à passer le cap de la traduction dans les différentes langues du pays. Le pays n’est pas un grand lecteur, si ce n’est le journal, pour la seule raison que pour une majorité de personnes, ce n’est pas possible d’acheter un livre qui n’aura plus de valeur une fois lu. On parlera aussi de mon projet, de Rostan (son futur beau frère) et du mariage. Un moment très agréable et appréciable.

Je n’ai pas envie de faire la sieste, je fais mon cadeau d’au revoir collectif, à défaut de poème en anglais, ce sera un « joli » dessin. Je me fais plaisir, en plus j’ai avec un cadre d’un ancien cadeau que je ne peux garder et un bel emballage cadeau. Voilà qui est fait.

Je vais prendre mon thé, je travaille jusqu’à la coupure de courant qui m’obligera à aller faire un criquet et loup avec les enfants. Beaucoup de nouveaux que je ne connais pas mais on s’amuse comme si ça n’avais jamais été le cas.

Je rentre, père Brendan me dit de me préparer, ce soir, on sort. Je prends une douche. Et on part pour Vasai avec sa moto. On arrive à une fête de famille, une bénédiction avant de commencer la fête du baptême du soir. J’aurai le droit de connaître toute la famille de père Brendan. Je découvre encore une grosse installation de décoration pour faire la fête en plein-air, ils ne font jamais les choses à moitié, je ne regrette qu’une chose ; c’est de ne pas avoir pris mon appareil. Si père Brendan tenait à ce que je vienne, c’est qu’en plus qu’il savait que la fête ne commencerai pas à l’heure, il est mis un peu à l’écart à cause de sa vocation, je lui tiens compagnie, on plaisante et on attend. Les gens arrivent au fur et mesure et s’installent. Ça commence, une petite présentation suivie d’un beau geste, on se passera la lumière du baptême avec chacun un petit cierge, qu’on gardera allumé dans le noir. Père Brendan fait la bénédiction, puis il veut y aller. La suite, le repas, la danse, ne fonctionne pas avec son emploi du temps de prêtre. Sur le chemin du retour, il me partagera son ressenti, une belle complicité qui devient de l’amitié. Une très belle rencontre.

En rentrant, on retrouve père Alex devant la finale de big boss, on mange. Mais tout le monde est fatigué, on va se coucher. A demain. 

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