Résumé du Pérou

Ah ! Mon cher voisin du banc de l’école du monde !

Comme ça fait plaisir de te retrouver, allez, pour les écoles qui me suivent, c’est déjà la dernière que tu auras la chance de lire en classe. Mais les deux dernières tu pourras les lire directement sur mon site ou t’inscrire à ma newsletter sur la colonne de droite de ma page. Toujours-est-il que j’ai une fois de plus, beaucoup de choses à te raconter tellement que le Pérou a été riche pour mon projet, aussi bien au niveau des gens et de l’école rencontrés, que de la mise en place du projet, que des découvertes sur l’enseignement, que sur les découvertes du pays. Je suis au Brésil pour accomplir cette tâche peu facile de te résumer tout ça. Et déjà en une semaine, j’ai eu le temps de transpirer sous le chaud soleil et l’humidité de la nature, rencontrer un tatou et un iguane, et rencontrer tes camarades brésiliens, mais comme d’habitude je te raconterai ça dans la prochaine newsletter. Chaque chose en son temps. Allez, on est parti pour un mois et demi au Pérou.

Ça a magnifiquement commencé. Juste avant l’atterrissage, j’ai eu le droit à une petite vue sublime sur un lever de soleil sur cette mer plate de nuage avec cette majestueuse chaîne de montagnes qui la transperce. Déjà, j’étais en train de rêver !

Après la joie de retrouver mon sac Brack, (maintenant j’ai toujours peur de perdre mon bagage surtout quand j’ai une escale et un changement d’avion), j’ai redécouvert dès la sortie de l’aéroport cette ambiance que j’avais tant aimée en Inde. Tout parait plus compliqué mais c’est juste que les gens font tout plus simplement. Mais déjà, par leur système de bus, leur architecture, les couleurs, je sentais déjà qu’il y avait quand même beaucoup de différences, et qu’il allait y avoir beaucoup de découvertes.

Mes premières rencontres dans l’aéroport ont été que des péruviens qui sont venus naturellement m’aider : pour trouver le bon ATM, pour savoir où prendre le Bus, pour me conseiller pour prendre le bon combi, pour m’arrêter au bon endroit. Non, ils sont vraiment très accueillants. Mais dès mon premier jour, j’ai aussi observé une altercation assez physique entre les agents du bus et un passager avec intervention de la police. Deux réalités auxquelles je devais faire face, même si la deuxième ne s’est plus manifestée par la suite.

Après 17 heures de bus de nuit, où j’y ai découvert entre autre le Incacola (la boisson nationale plus vendue que le coca au Pérou), où j’y ai rencontré beaucoup de français, (je ne étais pas le seul à vouloir découvrir le Pérou) et où on a fait un Bingo pour tenter de gagner son retour, j’arrivai enfin à Arequipa, ville blanche dominée par ce majestueux volcan qu’on appelle Misti, ville de mon projet.

A Arequipa, pour mon contact, pas de frère, mais pour une fois, j’ai fait appel à la famille scoute internationale pour m’aider à me loger sur place. Henry, un chef scout très impliqué, est venu me chercher à la gare de bus, m’a loué une super chambre avec cuisine et salle de bain personnel à 15 minutes à pied de la magnifique Plaza des Armas. Et par la suite, on a très vite sympathisé et il m’a invité à manger chez lui, à prendre le petit-déjeuner, à aller au cinéma, au restaurant, à sortir visiter les campagnes, pour finir par aller boire un coup le dernier soir avec d’autres amis. Il m’a très bien conseillé, aidé pour trouver mes courses, et appelé des taxis sûrs soit pour la première fois que j’allais à l’école soit pour les fois où j’en avais besoin dans la nuit. Et il m’a même trouvé un contact pour ma dernière nuit à Lima pour que je ne reste pas dormir à l’aéroport. Un super contact que je ne suis pas prêt d’oublier d’autant plus qu’il m’a invité aussi à rencontrer ses jeunes scouts au cours d’activités. Notamment, ce jour de remise de foulards à ces jeunes et … à moi, ça fait toujours plaisir. Et surtout, cette nuit inoubliable, dès la première semaine, de trekking de nuit dans les montagnes de Yura. En résumé, c’était une balade magique dans le silence de la nuit, à contempler ce ciel étoilé, nouveau pour moi, partagée avec des scouts dynamiques, sublimée par une nuit à la belle étoile autour d’un feu malgré les 6°C et clôturée par une baignade dans les bains thermaux médicinaux au petit matin. J’en garde un très bon souvenir.

Mais parlons de l’essentiel ; le projet dans les écoles. Pour le Pérou, j’ai fait le choix de travailler avec une association française en partenariat avec une association péruvienne pour qu’ensemble, ils fassent vivre deux crèches et une école à Arequipa pour des familles plutôt défavorisées. Cette association « Crèche d’Arequipa », à l’origine des premières structures, a réussi le pari de les rendre autonome du point de vue du personnel dans les écoles mais elles ont toujours besoin d’aide sur le point de vue financier avec des actions et des parrains puisqu’au Pérou malheureusement l’école coûte chère. Les structures péruviennes gardent encore un lien avec la France avec notamment l’aide de volontaires qui viennent apporter une ouverture dans ces établissements. Les jeunes bénévoles qui partent au Pérou mettent leurs projets en place dans un souci d’intégration au bon fonctionnement des crèches et de l’école primaire. Leurs actions sont réalisées en collaboration avec les enseignants et le personnel éducatif. Ainsi c’est ma mission pendant un mois et demi, en lien avec mon projet tour du monde.

 

Surnommé « Lanecé » par la directrice puis très vite « Lancecitot » par les enfants. Dès mon premier jour, je savais que j’allais me plaire dans cette nouvelle famille. La directrice a pris le temps de me présenter à toutes les classes de la crèche et de l’école. D’abord, on a commencé par les petits de 2 ans de la crèche, qui sont biens installés et pris en mains par les responsables. Puis les 3 ans et à l’étage, pour la classe des 4 ans, j’ai vu que les enfants étaient très vifs et accueillants, l’enseignante leur a demandé de me dire «  Bonjour ! » et oui, je n’étais pas le premier français qu’ils voyaient. Puis, ils m’ont chanté une chanson, m’ont demandé mon nom, et ils m’ont invité « à faire partie de leur famille », et pour clôturer, ils m’ont tous fait un câlin de bienvenue. Même si j’ai senti que c’est un peu préparé et qu’ils ont l’air de faire ça à chaque nouveau bénévole, le câlin des enfants était sincère, touchant et apprécié. Puis on a bien évidemment rencontré la deuxième partie de l’école : les primaires. On rencontre les premières années, les deuxièmes, troisièmes, quatrièmes, cinquièmes et sixièmes (CM3) années. A chaque fois, une bise de la prof, une chanson de bienvenue, un peu de français pour certains, des câlins pour d’autres, je mime et répond en chansons pour les derniers. On est vraiment très bien accueilli dans cette école. Si j’avais pu avoir ça dans toutes les écoles rencontrées, ça aurait été super.

 

Pendant mes deux premières semaines d’observation avant de mettre en place mon projet, les liens se sont très vite créés malgré la langue. Ces enfants savent que chaque volontaire est un lot de surprises et de découvertes et il n’y a pas besoin d’éveil leur curiosité, ils viennent spontanément vers toi. Même s’ils te connaissent à peine, ils veulent que tu viennes à côté d’eux. Ainsi, du fond de la classe, je suscitais beaucoup d’intérêt. Mon dictionnaire de traduction était vu comme une mine d’or pour apprendre des mots français. J’intriguais par mon carnet de note, qu’est-ce que je pouvais bien écrire sur leur école, et à chaque absence du professeur, ils n’hésitaient pas à se retourner et à me poser des questions et ils étaient prêts à faire des efforts pour comprendre mon espagnol approximatif.

Mais très vite, en plus de mes observations, les professeurs me demandaient spontanément de les aider, soit en surveillant la classe pendant qu’ils devaient s’absenter, soit pour aider les élèves en difficulté. C’est dans la classe de 1ere année, que j’y ai passé le plus de temps. Mon petit ami « Jésus » qui ne savait pas écrire, aimait beaucoup que je passe du temps avec lui à faire ensemble des lignes de bases pour acquérir la coordination d’écriture. J’ai pu ainsi m’amuser à expérimenter les différentes méthodes d’écriture vues dans les pays rencontrés. Avec lui, j’ai repris la méthode d’écriture vu en Roumanie, celle qui me semblait le plus adaptée à son niveau. Aller pour toi, je te partage en entier un de moments magiques avec ce petit bonhomme : « Je continue d’aider les enfants qui ont du mal. Comme ils se perdent entre leur cahier et ce qu’ils doivent lire sur le tableau, je leur épelle en espagnol ce qu’ils doivent écrire. Méthode efficace mais qui demande beaucoup de patience pour l’ « épelleur ». Je veux continue à les aider, mais c’est vraiment dur surtout quand on ne maîtrise pas leur langue. Fatigué, je m’assois au fond de la classe. Mais j’aurais la bonne surprise de vivre un moment magique. Le petit « Résus » (prononcé comme ça en espagnol), vient me voir avec son cahier, motivé. Etant surpris de son élan, je ne peux que vouloir l’aider, et au moment où je lui explique comment faire les prochaines lignes d’écriture, il s’arrête et il me fait un bisou sur la joue. Je m’arrête, je vois dans ses yeux une étincelle de remerciement. Ma fatigue me passe d’un coup, et là je réalise que c’est pour ça que je veux être à l’autre de bout du monde : ces instants uniques de la rencontre de la bonne volonté d’un fou-rêveur et de l’innocence d’un enfant en soif d’attention et de savoir. » Sinon, avec mon ami Santiago, lui aussi avait du mal pour écrire du fait qu’il ne connaissait pas les lettres (il recopiait ce qu’il voyait sans comprendre), j’ai expérimenté une adaptation de la méthode vue au Québec pour lui apprendre les lettres en les associant à une image, ça été efficace, même si j’ai du revoir ma méthode en cours de route, puisque pour lui le « i » s’appelait « Isla » (île) et non « i ». Mais finalement, il a assimilé vraiment la méthode, je suis content de me dire que j’ai pu l’aider. Même s’il aurait encore besoin d’aide par la suite, au moins maintenant il essaye de savoir et de comprendre ce qu’il écrit.

Dans la cours de récréation, ça été l’apothéose. Les premiers jours, mes mains étaient tout le temps en mode automatique de combat de pouces. A peine que je leur ai appris, que tout le monde voulait me défier. Et très vite les variantes (deux mains, mains dans le dos, yeux fermés ou même à trois-quatre) nous ont éclaté. En même temps, je devais libérer mes mains pour permettre aux filles de jouer et chanter au tape-mains que je leur avais appris et traduit. Un petit jeu qu’elles avaient tellement aimé qu’on le faisait même à distance, à la sortie de l’école quand on attendait notre bus chacun d’un côté de la route. Très vite aussi, j’ai essayé d’apprendre à jouer de leur toupie qu’ils font danser dans leur main. J’ai tellement apprécié que je me devais d’en acheter deux pour en ramener en France. D’ailleurs, deux toupies qu’ils n’ont pas arrêté de me piquer à raison de « prestas tu trompo ? » (Tu me prêtre ta toupie ?) Sinon, bien évidement jusqu’à ma dernière heure de ma présence dans l’école, ils ont adoré que je les fasse tourner dans les airs. Qu’est-ce que j’ai entendu « vueltas ? », comme ils disaient. En tout cas, j’ai passé de très bons moments avec eux. Et comme en Inde, j’ai aussi pu leur improviser un petit show de danse, (il fallait les faire patienter avant le vrai spectacle !) Ils ont pu apprécier ma danse des cheveux.

 

Sinon, pendant un mois et demi, j’ai pu participer à leur vie d’école. Ici, pas le temps de s’ennuyer, il y a des fêtes quasis toutes les semaines ; la semaine de la fête des mères avec spectacle final aux mamans, la semaine de la police scolaire avec remise des insignes et du cordons aux enfants choisis pour assurer l’ordre et aider ses camarades dans la classe, (cérémonie très officielle avec la promesse devant le commissaire du quartier, c’est déjà très sérieux pour les petits bouts de 5 ans), fête du drapeau avec défilé devant celui, fête de l’éducation initiale avec défilé dans les rues pour crier déguisés et armés de banderoles les bienfaits de sa crèches. Et ça c’est juste pour les semaines présentes à l’école, j’ai entendu parler des semaines de la Terre, du paysan et encore bien d’autre pour le reste de l’année, avec toujours une action (cérémonie, spectacle, défilé, …) Mais j’aimais beaucoup cette dimension, l’école était toujours bien décorée en conséquence (super investissement des professeurs pour faire de belles décoration avec trois fois rien). Il faut dire que leur programme sont moins chargés pour permettre de se faire plaisir et d’avoir le temps de faire la fête, dimension très ancrée dans la culture péruvienne.

Enfin, après deux semaines de découvertes dans cette école, j’ai pu commencer à mettre mon projet. Ayant observé chaque classe, je ne me sentais pas de travailler avec juste un seul niveau. Alors en accord avec la directrice, j’ai mis en place un projet « ouverture aux écoles du monde » avec toutes les classes. Comme le Pérou a l’avantage d’être mon septième pays, il avait la possibilité de découvrir les vidéos des six autres pays rencontrés en premier. Ainsi, je leur ai proposé à chaque classe une séance projection vidéo de découvertes des autres écoles du monde. Les enfants péruviens aimaient beaucoup les petits films de découvertes, j’ai surpris certains regarder avec beaucoup d’intérêt. Ça me faisait vraiment plaisir. C’est vrai que c’était la première fois, que je prenais le temps de voir quelles réactions ont les enfants quand ils regardent mes vidéos (puisque les principaux intéressés sont en France). Certains ont l’air hypnotisés. Et leur refrain, pour en demander d’autres, est très appréciable. Ils m’amusent beaucoup ! Quand je leur montrais la vidéo des écoles françaises qui me suivent et qui font coucou, mes petits amis péruviens ont fait coucou aussi. Le pays qui les impressionnait le plus était le Japon, et ils réagissaient à chaque fois avec « ohhh ! » quand ils voyaient des jeux dans la cour. Ils seraient aussi prêts à faire le ménage de leur classe comme les enfants japonais. Les professeurs aussi ont apprécié les découvertes. Ils me remercièrent tous avec beaucoup de sincérité et certains m’ont même fait des gros câlins.

Pour continuer sur notre ouverture au monde, rien de tel que de rencontrer une école d’un autre pays et ainsi, je suis très content de pouvoir faire le meetic des écoles du monde en mettant en relation les 6 classes péruviennes rencontrées avec les 6 autres classes françaises qui me suivent. Voici le résumé d’une de ces rencontres pour te montrer la dimension que ça prenait à chaque fois : « Je vais chercher la classe de 2e année et je leur explique rapidement ce que je leur propose. Déjà, les yeux s’émerveillent. Une fois devant la projection avec le contact avec la France, ils sont excités. On commence notre échange de questions : les repas, à quelle heure ils commencent, le nom des maîtresses, l’arbre de noël (mais pas de sapin au Pérou), les jeux (mon ami Renzo voudra leur montrer sa toupie), la température, et ils veulent savoir si je me plais bien dans cette école, je me mets au milieu des enfants et ces derniers me sautent dessus pour montrer à la caméra que je m’amuse bien avec eux et que oui, je m’y plais beaucoup. On termine par un traditionnel échange de chansons, ils sont très contents d’y mettre beaucoup d’énergie et c’est toujours amusant d’être applaudis par un autre pays du bout du monde. Les enfants sont ravis, ils finissent en envoyant un cœur qu’ils dessinent dans les airs et soufflent pour envoyer à nos amis français, c’est touchant comme tout ! Le sourire et la joie des enfants péruviens ne trompent pas, ça leur a vraiment fait plaisir, cet instant tellement improbable pour eux. » Ainsi chaque classe a pu avoir cette échange unique avec une classe de son niveau français, et à chaque fois, l’échange a été très riche et pleine de belles surprises.

Enfin, mon projet d’ouverture au monde ne pouvait pas se terminer sans que ce soit eux, à leur tour, qui présente leur école aux autres pays. Ainsi pour se faire chaque classe a eu sa mission pour présenter, filmer et enregistrer un aspect de son école. Tout y est passé : la traditionnelle visite, la présentation de l’uniforme, d’une classe, de la police scolaire, présentation de la formation du matin, du petit-déjeuner, du repas, de l’aide-aux-devoirs, d’une recette, d’une chanson, d’un jeu typique, et surtout de la récréation. Quel plaisir à chaque fois pour eux de venir me demander la caméra, pour filmer un moment de leur journée. Une petite formation de prise en main puis je leur faisais confiance. Et j’ai bien fait ! Certes ça m’a demandé du temps après pour tout visionner, mais c’était très amusant, puisque je devais tout regarder pour savoir quelle partie sélectionner, et les enfants oubliaient de temps en temps cette partie là, je me retrouvait avec des plans assez sympas, des délires d’élèves bien rigolos, ou des plans inexploitables qui durent 5 minutes. Mais j’ai eu aussi de belles surprises avec des enfants qui ont naturellement bien cadré et qui ont réussi à prendre des moments uniques. Des futurs caméramans ? En tout cas, ça représente leur travaille, leur fraîcheur, leur sourire, leur énergie et je les remercie encore pour leur grande contribution. Et quand on connait la situation de ces enfants, se retrouver devant ou derrière la caméra est vraiment un instant unique qui en fait rêver plus d’un.

Une fois tout dans la boîte, il ne me restait plus qu’à faire le montage des petits films, pour que, d’une part, je puisse les mettre sur mon site pour les autres enfants du monde, et d’autre part, pour que je leur fasse un grand film (succession de tous les petits films) à projeter à toute l’école pour mon dernier jour pour contempler leur travail réalisé ensemble.

Ainsi cette dernière étape de mon projet a été très appréciée aussi. Lors de la projection, certains jeunes ont du mal à se regarder, d’autres rigolaient de se voir mais s’appréciaient. La vidéo de la récré et des interviews ont été les plus appréciées. Moi, je les ai trouvés très bons. Certains ont de vrais talents d’acteurs ou de présentateurs. L’espace d’un instant leur rêve se réalise. Mais, le moment que j’ai préféré dans tout ce projet, c’est peut-être finalement ce moment pendant la projection où je me suis mis dans un coin devant et je les ai regardés se regarder. C’était un instant magique qui m’a beaucoup ému. Les yeux étaient remplis d’étincelles de joie, de valorisations, de reconnaissances, d’admiration. J’en avais la larme à l’œil. Même moi, au final, j’étais surpris du résultat pour eux, je ne m’attendais pas à ça. J’ai vu des visages uniques, l’ultime trophée de mon projet.

Je peux te dire qu’après un mois et demi, ça été très dur de les quitter, et à l’heure où j’écris cette lettre, ils me manquent encore beaucoup. J’ai eu le droit à deux beaux petits cadeaux de la part des professeurs qui m’ont beaucoup touché, les enseignants m’ont vraiment remercié pour mon investissement et mon projet réalisé avec eux. J’ai eu aussi le droit à une carte de chaque classe avec le nom de chacun, et enfin, moi je leur ai laissé à mon tour une petite carte à chaque élève, avec un petit mot personnel à chaque. Pour cette école, ça valait vraiment le coup de signer 100 fois un petit présent. Je leur remis aussi les DVD des films réalisés, les enfants voulaient les acheter. Non ! Ils passeront de maison en maison, mais ils ne sont pas à vendre.

 

J’avoue que c’est le premier pays où j’ai pu aussi bien mettre en place mon projet. Et ça a vraiment profité à tous. Ainsi, l’une des premières observations que j’ai faite dans cette école mais qui est propre que à cette école et association et malheureusement pas à tout le Pérou, c’est cette dimension de bénévoles. L’association avait au début refusé qu’il y a des bénévoles qui viennent aider pour que l’école puisse vraiment se gérer toute seule. Mais très vite, ils ont remarqué que la présence des bénévoles n’étaient pas là pour remplacer les professeurs ou leur apprendre à comment faire leur travail. Il y a une autre dimension nettement plus importante que la simple aide de deux bras en plus. En effet, il y a aussi cette dimension de l’être qui arrive avec ce qu’il est pour accorder du temps aux enfants, pour jouer, les aider, les écouter et leur apporter une ouverture sur le monde essentiel. Dans une école, il y a toujours besoin d’aide pour faire grandir les enfants. Le personnel le dise eux-mêmes, un bénévole qui arrive c’est une respiration pour eux. Et en plus quand les bénévoles arrivent avec des projets, c’est la cerise sur le cadeau. En effet, les professeurs n’ont pas forcement le temps de s’investir beaucoup pour monter un spectacle, apprendre une danse, mettre en place des cours de musiques, de français, de les initier à la vidéo, ou même à l’art du cirque ou que sais-je ? Ce qui est sûr, c’est qu’un bénévole arrive avec une nouvelle énergie, un nouveau souffle, et avec une discipline et il permet aux enfants de découvrir un domaine qu’il aurait jamais découvert autrement. Ce sera peut-être une discipline qu’il lui plaira et qui lui montra qui a du talent. Ainsi, chaque projet a toujours pour but de les valoriser, de leur apprendre d’une autre façon, de leur donner de nouvelles connaissances et de les ouvrir au monde. Et quand tu vois les sourires qui en résultent, tu te dis que c’est dommage qu’il n’y ait ça qu’ici.

C’est un peu ce que je fais dans chaque pays dans les écoles rencontrées. Et j’ai remarqué qu’à chaque fois, ça profitait autant aux élèves, qu’aux professeurs ou qu’à moi ; un échange vraiment mutuel qui apporte beaucoup de fruits. Dans chaque pays, peu importe ce que j’ai fais, à chaque fois, je leur ai montré que c’était possible de se prendre en main pour réaliser certains rêves, et je sais, que ça va en inciter plus d’un à faire de belles choses. C’est pour ça que je pense que ça ne devrai pas être réservé qu’à cette école (même s’il faut continuer d’y envoyer des volontaires), et même, tu me diras il faut le proposer dans les pays « défavorisés », je te réponds que même en France, dans certaines écoles ça permettrai de sortir un peu de certaine banlieue. Et pas que, dans une école plus aisé, un bénévole étranger permet toujours de s’ouvrir plus concrètement à certaine réalité. Mais je ne suis pas le seul à avoir pensé à ça. Ce mois de mai dernier justement, il y a eu un site qui vient tout juste de s’ouvrir voulant favoriser ce genre de rencontres école-bénévole pour le monde entier mais qui s’ouvre aussi à toutes les institutions qui peuvent accueillir des bénévoles (hôpitaux, associations, communautés, …) Ainsi, si professeurs je vous ai convaincu, vous pouvez dès à présent vous inscrire sur le site http://www.travelwithamission.org/ (TWAM), il ne fait que commencer mais d’ici quelques années, vous pourrez peut-être accueillir un péruvien qui viendra vous aider pour un spectacle de flûte de pan pour l’arbre de noël ou un Indien pour vous faire des séances de « Lezime Dance » pour le spectacle de kermesse. Et les autres, enfants (mais adultes dans quelques années) et lecteurs, si une mission bénévole te tente, ce site t’ouvrira plus facilement les portes et t’évitera la dure recherche de contacts que j’ai connue sans. Garder ça dans un coin de ta tête et soyons toujours un peu fou-rêveur !

 

Pour finir avec les observations, ici, au Pérou, ils portent l’uniforme et ils l’aiment parce qu’il représente l’école qu’ils aiment beaucoup. L’uniforme est obligatoire dans tout le pays, mais cette école comme beaucoup de familles ont du mal à le payer, ils ne sont pas obligé de l’acheter, même si beaucoup de parents se démènent pour l’avoir. Questions horaires, on va à  l’école du lundi au vendredi de 8h30 à 14h45, avec formation tous les matins avec prière (beaucoup moins patriotique que l’Inde même s’il y au un profond respect pour son pays), petit-déjeuner à l’école donné par le gouvernement, et repas pris à 14h20 fourni par l’école. Point vraiment typique du Pérou c’est cette police scolaire, avec le commissariat de la ville qui vient former deux à quatre élèves par classes pour leur apprendre à être brigadier scolaire. Après avoir un temps d’enseignement spécial de médiateur, et avoir appris à marcher en militaire, le commissaire de la ville vient pour cette cérémonie leur remettre les insignes officiels ainsi que le cordon de brigadier et écouter leur promesse devant tout le monde pour l’année. Belle façon de responsabiliser les enfants, mais comme c’est une école assez calme où les enfants sont contents de venir à l’école, il n’y a pas eu trop de problème d’autorité si ce n’est aucun.

Enfin dernier point de cette école, il y a un profond investissement … humain pour rendre les enfants heureux d’aller à l’école. En plus de décorations ludiques réalisées par les professeurs dans chaque classe, ils n’hésitent pas à ramener des choses de chez eux pour dynamiser le cours et le rendre concret, à sortir avec la classe pour aller voir le prix des aliments pour un problème de maths, de fabriquer aux derniers moments des éléments qui pourront aider à la compréhension. Ce que je retiens de cette école : confiance et valorisation. Les enfants ont pas mal de libertés (de déplacement, de parler, d’arriver en retard …) mais il n’y a jamais trop de débordements. Et il y a une vraie valorisation en incitant chaque enfant à donner le meilleur et leur montrant qu’ils ont des capacités. Quand j’ai donné mon questionnaire pour en connaître plus sur eux, le seul moment où ils sont vraiment stressés, c’est quand ils pensent à leur futur puisque là l’école et l’association ne pourront pas autant les aider. Mais autrement ils sont vraiment heureux de venir à l’école à tel point que ça leur suffit largement deux semaines de vacances dans l’année en plus de deux mois d’été (en janvier, février au Pérou). Et cela, je pense que c’est surtout parce qu’ils ont réussit à faire un climat familial où tout le monde est accepté et apprécié. Une chose rare. Merci à vous professeurs qui font un magnifique travail avec ces enfants.

Un dernier point très important à connaître : au final, quand on lit cet article, on n’a pas l’impression que les enfants ont l’air d’avoir besoin d’aide ou l’air de vivre des choses difficiles. En effet je viens de dire juste à présent que l’école faisait un boulot formidable. Mais la fondatrice de l’association nous a permis à moi et d’autres bénévoles de rencontrer les familles et de comprendre à quelles réalités devaient faire face certains parents pour élever dans les meilleures conditions possibles leurs enfants. Voici un exemple d’une des maisons visitées : «  On arrive dans un genre de village où on ne trouve que des parcelles de terrains avec des petits maisons de briques. Mais aujourd’hui, je me rends compte ces petits abris que j’avais pris pour des cabanes de jardin de fermiers ont finalement une autre réalité, toutes ces petits cabanes de briques sont des maisons et des maisons où vivent des familles. La deuxième maison rencontrée est celle d’un père qui vit seul avec ses trois enfants. Il travaille en tant que couturier et gagne 20 soles (6€) par jour mais il ne peut pas aller au travail tous jours. Il nous explique aussi que c’est lui qui a construit sa maison tous les week-ends pendant deux ans, et que la chose la plus dure à vivre, c’est l’eau, le prix du transport et la santé des enfants. Il ne peut pas se permettre de payer le médecin ou l’hôpital donc il faut qu’à tout prix qu’il évite que ses enfants tombent malades. Sa maison est aussi très petite, à peine plus grand qu’une caravane. Tandis que dans la première, il y avait deux lits, une seule arrivée électrique branchée à une ampoule, un toit de tôle amélioré d’une bâche, mais que c’était quand même une maison construite par la maman, qui prend l’eau et qui n’est pas protégée contre des tremblements de terre, celle-ci possède seulement un lit, mais des tables pour ranger et un téléviseur, mais pas de quoi faire chauffer, ou conserver les aliments. Le père sera un peu en larmes, un peu honteux de nous montrer sa situation, même si la fondatrice le réconfortera et lui assurera qu’on est là pour témoigner en France et les aider. Ce n’est pas facile mais déjà on comprend la vraie réalité de certains enfants de la crèche. C’est très difficile d’imaginer ça, quand tu vois les enfants en bonne santé, joyeux et corrects à l’école. Après les autres visites, on s’est rendu compte que leur vie n’est pas toujours saine. Ça nous a vraiment retourné. »

On a pour rôle de témoigner pour aider l’association à avoir des parrains, parce que beaucoup pensent que le Pérou est devenu un pays émergent et qu’il n’a plus besoin d’aide. J’ai vu le contraire, et tu comprends maintenant que quand tu te ballades dans la rue, que tu vois des mères vendre des babioles avec leurs enfants à côté, que tu vois tous ces petits boulots (personnes avec une machine à écrire qui te tape des lettres pour 2 soles, cireurs de chaussures, vendeurs à vélo de théières ou encore des enfants qui passent essayer de te vendre des chocolats…) il y a encore beaucoup de familles qui sont loin d’avoir le minimum vital.

Ainsi, l’association « crèche d’Arequipa » est toujours à la recherche de parrains et fait un super travail comme je viens de le témoigner, si vous êtes touché et voulez faire un don, voici le lien : http://www.crechedarequipa.com/ pour les démarches.

 

Je finis enfin en disant que le Pérou est un pays merveilleux, riche d’une culture, d’une histoire (la belle civilisation Inca), d’un folklore, de valeurs, et de peuple fort et digne. Bien sûr, je ne pouvais pas venir à Arequipa sans voir le monastère Santa Catalina, un festival de couleurs que je t’invite à voir sur mon site, mais aussi sans me faire un trekking dans le canyon du Colca, le 2e canyon le plus profond du monde, (pareil, un petit coup d’œil sur mon site) et enfin je ne pouvais pas venir au Pérou, sans passer voir le lac Titi caca, Cuzco, la vallée des Incas et surtout cette harmonie de la folie humaine inca agencée à la beauté de la Nature, je veux bien sûr parler du Machu Picchu, l’une des 7merveilles du monde. Je partage les photos sur mon site, mais le Pérou est vraiment une belle région pleine de diversités de paysages. Avis aux aventuriers ?

Vidéos réalisées par les enfants de l’école présentes sur le site : visite de l’école, présentation de l’uniforme, la formation, le petit-déjeuner, la récré, un jeu typique du pays, une chanson à apprendre, un cours de cuisine, d’espagnol, le repas à l’école, les interviews, l’aide aux devoirs, et les photos. Vidéos encore à venir : le Skype, les projets bénévoles, la fête des mères …

Articles : visites en photos d’Arequipa, du canyon du Colca, de Santa Catalina

Articles à venir : les maisons des familles, les repas, les animaux, les photos du Machu Picchu, vallée des Incas, Cuzco, lac Titicaca…

 

Allez à très bientôt pour la suite des aventures.

Nos rêves ont de l’avenir, vive l’école et vive la vie,

Gros bisous de mes amis lamas et cochon d’Inde (qui sont aussi très bons en friture)

Le marchand de sables sans frontière des élèves rêveurs

 

Le fou-rêveur forever
Lancecitot

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Une réponse à Résumé du Pérou

  1. BRUNEL dit :

    Lancelot, l’aventure continue. Tiens bon ta route dans le Seigneur qui te parle dans cette expérience unique et tellement riche. Tu as toujours ma prière. +JLB