Résumé de mon voyage dans de ce merveilleux pays de la Roumanie

Ah ! Mon cher voisin du banc de l’école du monde !

Et oui, la Roumanie, c’est déjà fini. Et non, je ne t’ai pas oublié. Mon aventure se passe à merveille. Je confirme que la Roumanie a mis la barre très haute jusqu’au bout. Je te résume les deux dernières semaines passées en Roumanie depuis ma dernière newsletter. Je t’écris de Finlande au chaud, près d’un bon radiateur dans ce pays où il faisait 1°C quand je suis arrivé, mais cela je te le raconterai dans la prochaine newsletter.

Alors depuis ma dernière lettre, les rencontres avec les enfants se sont multipliées et intensifiées. J’ai eu la chance d’avoir une super enseignante, Cécilia, qui s’est fortement  impliquée dan mon projet. Elle m’a donné l’opportunité de continuer de faire des cours de musique et de sciences avec sa classe. Pour les cours de sciences, la découverte des aimants et de la réaction bicabornate de soude-vinaigre pour faire décoller des fusées font toujours leur effet. Le dernier cours de sciences était l’apothéose avec un baptême au vinaigre pour ma part. J’avoue, qu’autrement je n’ai pas fait de la grande musique française, mais la complicité et l’énergie étaient là pour faire découvrir quelques mots de français, des rythmes, et un professeur français pas comme les autres (cf vidéos sur le cours de musique et sciences). Cécilia m’a donné l’opportunité de faire des cours de musique dans les autres classes. J’ai même remplacé un professeur absent de dernières minutes et j’ai du me débrouiller avec mes trois mots en roumain et nos niveaux d’anglais respectifs. Expérience très intéressante. Je suis devenu vite très apprécié dans toute l’école.

J’ai eu la chance de découvrir un peu le quotidien des élèves, en étant invité à passer un samedi et une après midi avec une famille d’élève. Un moment très familial passé dans un parc d’aventure, complicité avec les enfants, adrénaline avec les papas, découverte du point de vue sur l’école des parents, bon repas avec tout le monde, de riches rencontres.

Et un autre temps, pour suivre le quotidien d’une après midi après l’école : repas, leçons, basket, goûter, athlétisme, cet enfant ne s’ennuie pas.

Mon aventure a pris une dimension d’échange avec la Bretagne : envoi d’une vidéo de danse roumaine apprise par l’école de Languidic, envoi d’une chanson en roumain de l’école du sacré cœur de Vannes, et surtout de la relation skype avec l’école de Bubry. Moment inoubliable pour les enfants des deux pays qui ont posé leurs questions, chanté et été applaudis par l’école du bout du monde. Le contact est fait, ils continueront à correspondre. (cf. vidéos des bonnes idées des écoles françaises.)

Enfin, il y a aussi la directrice de l’école St Gille d’Hennebont qui, elle, est directement venue rencontrer l’école dans laquelle j’étais. (Je rassure tout le monde, on l’a invité pour mettre en place un projet Comenius, un projet européen pour un échange d’élèves). Mais c’était très agréable de partager ça avec une institutrice française. Avis aux amateurs.

J’ai découvert un peu plus en profondeur le système d’éducation:

-          Au niveau de leur apprentissage de l’écriture : la méthode, les manuels, le graphisme de la page, tout me semble être étudié et proposé au niveau national pour que l’écriture de chaque enfant soit au final propre et soignée.

-          Au niveau de l’évaluation, j’ai eu la chance de me retrouver de l’autre coté du crayon rouge et corriger leur évaluation de maths (langage universel). Et ainsi j’ai pu comprendre un peu mieux comment le professeur note avec leur système d’appréciation (très bien, bien, suffisant, insuffisant…)

-          Et surtout au niveau de la pédagogie : pendant les quatre années de primaire (1e à 4e), l’enfant reste normalement avec le même professeur et la même classe. Le professeur le suit pendant les quatre années. Ce qui va entraîner beaucoup de différences au niveau de l’autorité et l’éducation, de l’autonomie, et du redoublement : donc sur le cours en lui-même (cf. bilan de l’école et bilan personnel du système éducatif roumain à venir).

J’ai eu la chance de pouvoir interviewer des 4^e et des 8^e. Beaucoup aiment l’école et en particulier leur école. Ils ont tous bien aimé avoir pendant 4 ans le même professeur et ils trouvent cela même plutôt choquant de changer tous les ans, puisque « quand on est petit, on a besoin de repères et d’affection ! ». Ils trouvent qu’ils ont beaucoup de travail et qu’ils travaillent tout le temps. Certains ne disent n’y passer qu’une heure pendant que d’autres y passent 3-4 heures avec des exercices supplémentaires et des cours particuliers. Quand je leur demande ce qu’ils font avant ou après l’école, la réponse est « leurs devoirs ». Quand je fouille, ils avouent avoir heureusement d’autres activités : lecture, dessin, peinture, musique, chant, temps avec les copains, sport et bien évidemment, ordinateur et facebook.

Quand je leur pose la question de ce qu’ils veulent faire plus tard, beaucoup n’y ont jamais réfléchi et quand ils répondent c’est pour être : médecins, architectes, avocats, designer, vétérinaires, chanteurs, actrices et même président de la république de Roumanie ; j’ai eu aussi un professeur d’astronomie à l’université d’Haward. J’ai eu juste deux informaticiens et un professeur. Cet interview donne aussi un ton intéressant.

Sinon, pendant ces deux semaines, il y a eu encore autant de rencontres et de découverte du pays, rencontre de la communauté orthodoxe en participant à leur trois heures de culte. Rencontre des scouts du pays pour échanger comment est vécu le scoutisme dans chaque pays, le contact est pris : pourquoi pas en camp jumelé plus tard ? Et j’ai découvert le cinéma de ce pays, en anglais sous titré roumain. Mais ne vous inquiétez pas, j’ai tout compris c’était un film d’animation, festival du film d’animation oblige.

Pour finir, bien évidemment le plus dur : le départ. Il a commencé très tôt, dès le mardi avec la classe de 5^e que j’avais suivie en cours de français. Ils me demandent de revenir et de passer les voir quand ils viendront en voyage scolaire à Paris. Je ne leur ai pas promis mais je leur ai partagé ma grande envie de pouvoir le faire. Puis, c’est au tour de la classe de Cécilia, je leur remets à tous un petit marque-page, signé avec un mot personnalisé, mais ils me demandent tous en plus des autographes, chacun me remettra un dessin, d’autres des cadeaux forts sympathiques, ils sont très touchants, encore des photos avec eux, je les incite à vivre leur rêves et je les quitte. Oui je veux revenir avant quatre ans pour les revoir dans leur collège.

Et enfin le plus dur, quitter l’enseignante avec qui j’ai vécu cette aventure unique, je lui lis mon poème de remerciements devant le public de ses collègues. Elle m’offre le plus beau des cadeaux qu’elle pouvait me faire, une broche tortue, en référence à ma chanson la famille tortue de mes cours de musique. Très ému, on s’est quitté mais on garde déjà contact par mail. Père Daniel qui m’avait très bien accueilli, continuera jusqu’au bout en m’emmenant à l’aéroport. Une belle personne avec qui j’ai eu beaucoup de complicité, je le remercie aussi par un poème. Je prends l’avion, je quitte ce merveilleux pays, où mon cœur avait pleuré au début de savoir pourquoi il était arrivé en Roumanie, et où mon cœur pleure de savoir pourquoi je quitte la Roumanie. Oui la Roumanie a mis la barre très haute avec des gens uniques dont je me souviendrai longtemps. De Cécilia, de ses collègues, du Père Daniel et de sa paroisse, du simple gardien de l’école, tous ont été importants pour moi. Je les remercie encore infiniment. Je les quitte pour de nouvelles rencontres dans un nouveaux pays. Mais ça je ne vous en dis pas plus pour l’instant (juste : je n’ai pas eu de problème de sac cette fois ci en arrivant à l’aéroport !).

Articles et vidéos disponibles : visite de l’école, présentation d’un cartable d’un élève, cours de roumains par les élèves, cours de sciences et de musique que j’ai vécu avec eux, interviews de deux élèves, recette et conte roumain, journée d’une élève et encore bien d’autres choses …

Allez à très bientôt pour la suite des aventures.

Nos rêves ont de l’avenir, vive l’école et vive la vie,

Amitié vagabonde,

Un globetrotteur perdu dans les écoles du monde.

Lancelot