Jeudi 14 mars : ça bouge pendant la nuit pour mieux suivre le jeu

Au petit matin, un frère aura la joie de me dire qu’on a eu un Pape pendant la nuit. C’est si drôle comment il me l’a annoncé qu’on aurait pu croire que c’était comme si on avait tous eu un petit frère. J’accueille agréablement la nouvelle. Puis juste après, un autre me demande si j’ai senti le petit tremblement de terre, qu’il y a eu aussi pendant la nuit. Décidemment, il s’en passe des choses pendant qu’on dort. Comme c’était un petit pas dangereux, j’ai envie de dire que malheureusement, je ne l’ai pas senti mais j’ai quand même vécu un tremblement de terre pendant ma présence au Japon. Je coche.

Aujourd’hui, toujours le même chemin de l’école mais pour y rencontrer le collège. Comme convenu je retrouve Taiki, pour le suivre dans sa journée de 8e (correspond au 3e en France). En effet, ici, les élèves du collège ont des programmes individuels. Ils se sont inscrits en début d’année aux matières qu’ils voulaient étudier. Son programme commence par les sciences, je le vois expérimenter avec ses camarades des solutions pour en connaître l’acidité. Puis, je le vois commencer à apprendre une pièce de théâtre en cours d’anglais-théâtre. (Et oui, une matière consacrée à ça, ça devient plus intéressant. En tout cas, je note) ils commencent par mon jeu préféré, le Lucky-Luke.

Je le découvre dans un cours de maths avec un prof original, il a investi sa salle de classe (c’est les élèves qui se déplacent de classe à classe), à l’aide d’une bibliothèque philosophique, des jeux de société à penchant mathématique, son vestiaire pour le sport et même des aquariums dont un de têtards. La méthode utilisée est sympa, il donne des exos, met de la musique classique et passe voir chacun en restant assis sur son fauteuil de bureau à roulette. Il finit son cours en montrant des vidéos Youtube sur des méthodes de calculs possibles pour la notion vue (la factorisation de polynômes à inconnue vus pour ma part en 1e).

Je le suis en cours d’éthique où j’ai la joie d’y retrouver un frère de la communauté, celui qui est venu me chercher à Yokohama. Commençant par lire le manuel, son cours suscite beaucoup de questions puisqu’il parle de la famille et du respect des parents. Pas mal d’agitations avec des jeunes qui restent des jeunes. Ils déborderont sur des sujets comme la mort, le pape ou la peine de mort. Le frère réussi le challenge de donner une réponse à chacun et de continuer son cours.

Je quitte mon ami Taiki, pour aller manger avec le frère, je le retrouve aussitôt pour le cours d’anglais-speech, là ils apprendront à parler devant un public. Là encore, je note. Je quitte mon ami qui va en cours de japonais, mais il me conduit au cours de Français, avec d’autres de ses copains. J’ai la joie de rencontrer un professeur français. Très content de ma venue, il m’explique qu’ils vont faire un jeu de société, un autre que j’aime beaucoup, le loup-garou. Il parle en français et des fois en anglais pour être sûr qu’ils comprennent, toujours très amusant de voir ça. Je parle vite fait au professeur à la fin qui m’invite à passer demain, je vais essayer. J’ai encore pas mal de questions.

Je retrouve mon ami Taiki, pour son dernier cours : l’histoire. Le professeur est pas mal dans son genre, il fera sourire la classe en me présentant et en me demandant ce que je veux faire plus tard, il me dira que « je suis bien brave » en me montrant ses cheveux chauves. Sa classe, elle, est décorée de masques de pharaon, de reproductions de toutes tailles de la pierre de Rosette, de mosaïques catholiques de l’aire romaine … Associer l’art à l’histoire dans une même matière, je note.

Et déjà se termine ma journée avec ce collégien, très riche en informations, je le remercie vivement et je le quitte. Je retrouve le frère pour nos visites de la deuxième partie de journée. On reprend le métro. Aujourd’hui on découvre la mairie de Tokyo, appelé aussi Tochō. Tokyo représentant officiellement la plus grande agglomération du monde, il fallait bien que l’hôtel de Ville soit à l’image de son importance: un immense double gratte-ciel dépassant les 240 mètres de hauteur et d’une architecture inspirée par les circuits intégrés du matériel informatique. C’est en 1991 que l’architecte Kenzo Tange a terminé ce bâtiment. Après avoir vu la place qui a certaine analogie avec celle du Vatican, on prend l’ascendeur pour parvenir à une plate-forme qui offre un spectacle extraordinaire sur une partie de la ville. On voit alors à la fois les quartiers d’immeubles comme Shinjuku tout proche, les zones d’habitation plus classique avec les maisons basses et des parcs comme celui du Temple Meiji pas très loin. Avec le temps ensoleillé, c’est presque tout le panorama de la ville qui est visible. Malheureusement encore un peu de nuages au fond qui empêchent de voir le mont Fuji.

Pour aujourd’hui, on arrête là, on est attendus à la maison pour partager le repas pour fêter le nouveau pape. Repas simple, mais toujours agréable de partager ces moments là avec eux. Après le repas, Je monte dans ma chambre, j’ai du temps pour travailler, j’en profite pour faire pleins de trucs avant de me coucher. A demain.

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